Les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) sont considérés comme une des questions les plus préoccupantes en santé au travail et en santé publique. Depuis 1989 les TMS représentent la majorité des maladies professionnelles déclarées et reconnues (plus de 87 % des maladies professionnelles en 2015).
Le lien entre les TMS et l’organisation du travail est aujourd’hui bien démontré par les études épidémiologiques ainsi que les enquêtes sur les conditions de travail. Les TMS ne se réduisent pas à la seule dimension biomécanique, l’importance des facteurs psychosociaux dans l’apparition de ces troubles est une réalité. Mais il est encore parfois difficile de le faire admettre et encore plus de le faire reconnaître tant l’approche des risques reste segmentée.
Les transformations apportées aux organisations du travail et aux modes de management influencent les situations de travail des salarié-es qui deviennent beaucoup plus contraintes où les marges de manœuvre se rétrécissent, les relations de travail sont plus tendues, les difficultés de bien faire son travail sont réelles. La rationalisation du travail, les démarches de type « Lean», « Kaizen » dans l’industrie comme dans les services conduisent à des logiques de gestion qui ne prennent plus en compte la personne au travail.
C’est ainsi que le stress favorise l’apparition de ces troubles en agissant :
- « Directement sur l’activité musculaire (augmentation du tonus, perturbation de la coordination motrice, altérations de la vascularisation et du métabolisme musculaire, etc.) en entraînant un manque de récupération tissulaire et une diminution de l’efficacité du geste ;
- Indirectement en augmentant les contraintes biomécaniques de la tâche en raison de la pression temporelle, des efforts accrus et de la diminution des temps de récupération (par exemple en faisant des gestes saccadés ou des mouvements brusques) – extrait du livre Les risques du travail, p. 334.
Une enquête québécoise réalisée en 2007-2008 auprès de 5 000 travailleurs a étudié les relations entre les TMS et un grand nombre de contraintes physiques et psychosociales. Cette étude montre que la prévalence des TMS augmente considérablement chez les travailleurs exposés à une combinaison de contraintes physiques et psychosociales du travail (tensions au travail, peu de marges de manœuvre, faible soutien social…).
La prévention et la réparation, comme souvent, passent par la mise en cause de la responsabilité des employeurs, y compris pécuniaire. Une des premières démarches à effectuer est donc d’entamer une procédure pour faire reconnaître les TMS dont vous êtes atteints via la procédure de reconnaissance de maladies professionnelles ou d’accidents du travail. Vous trouverez les renseignements ci-dessous sur les procédures ou sur notre site la-petite-boite-a-outils.org que vous soyez un-e salarié-e du public ou du privé.
Il ne faut pas rester isolé-e dans cette bataille et nous vous invitons à prendre contact avec nos équipes syndicales pour qu’elles vous accompagnent dans ces démarches et puissent les mutualiser et les coordonner. Certainement d’autres salarié-es de votre entreprise, de votre administration sont dans la même situation. C’est ensemble que nous pouvons faire évoluer les choses !
Les équipes syndicales pourront lancer des enquêtes et obliger les entreprises, les administrations à mener des actions de prévention. Si les employeurs ne le font pas, alors ce sont des procédures en faute inexcusable qui pourront être initiées.
Nous formons nos équipes syndicales et leur donnons les outils pour mener ces batailles essentielles pour ne plus perdre notre santé au travail. Solidaires regroupe des syndicats nationaux, des fédérations, des organisations locales qui sont celles qui répondent aux questions, organisent les adhérents et adhérentes. Si vous ou votre entourage êtes concerné-es par les TMS, n’hésitez donc pas :
Contactez le syndicat
de votre secteur d’activitéOu le syndicat
de votre départementOu contactez
Solidaires
Vous pouvez aussi consulter nos fiches sur les procédures de reconnaissance des maladies professionnelles dans le privé (Fiche N° 1, 2, 3) et dans le public (Fiche N° 4) :
Fiche N° 1
Comment faire reconnaître sa maladie professionnelle dans le secteur privé ?Fiche N° 2
Les intervenants pour la reconnaissance en maladie professionnelle dans le privéFiche N° 3
Les voies de recours pour la reconnaissance en maladie professionnelle dans le privéFiche N° 4
La reconnaissance des maladies professionnelles dans la fonction publique d’État
Solidaires a produit du matériel (tract, 4 pages, affiche et autocollant) pour faire campagne. Vous pouvez les télécharger ci-dessous, ou nous commander directement le matériel imprimé dont vous avez besoin :