Un éclairage sur les lombalgies
Alors qu’en 2015 la fréquence des accidents du travail, de trajet et de maladies professionnelles est relativement stable il n’en va pas de même des lombalgies. C’est ce qui ressort des chiffres publiés par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) en novembre 2016 sur la sinistralité des accidents du travail et des maladies professionnelles.
Il est à noter que les services à la personne connaissent une progression de 3,4 % du nombre d’accidents du travail. Les principales causes d’AT sont la manutention manuelle (50 % des AT) et les chutes de plain pied (25 % des AT).
Parmi les TMS dans son dernier rapport la CNAM donne un éclairage particulier sur les lombalgies liées au travail. Celles-ci représentent :
- 167 000 accidents du travail soit près de 20 % du nombre total d’accidents du travail contre 13 % en 2005.
- 15 % des accidents de trajet.
- 7 % des maladies professionnelles.
Pour un coût de près d’1 milliard d’euros pour la branche AT/MP (Accidents du Travail/Maladies Professionnelles).
Avec des conséquences graves pour les salarié-es
Une lombalgie sur 5 donne lieu à un arrêt de travail. Les lombalgies représentent 30 % des arrêts de travail de plus de 6 mois. Dans le cadre d’une maladie professionnelle, l’arrêt est en moyenne d’une année. La lombalgie est la troisième cause d’admission en invalidité.
Les secteurs d’activité les plus touchés sont l’agroalimentaire, l’industrie automobile, la métallurgie, le BTP, la grande distribution et les services à la personne. La CNAM parle même de sur-risque en matière de lombalgie dans les métiers d’aide et de soins à la personne et certaines activités logistiques.
Selon la DARES (Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques) la branche assurance maladie prend en charge 2 fois plus de lombalgies que la branche AT/MP. Cela confirme la sous déclaration du côté des salarié-es et la non reconnaissance d’un nombre important de pathologies alors qu’elles ont vraisemblablement un lien avec le travail.
Le nombre de TMS indemnisés a été multiplié par 6 entre 1997 et 2012 pour le régime général et par 3 pour le régime agricole. Les TMS sont la première cause de journées de travail perdues. (Source InVS (Institut de veille sanitaire) des indicateurs en santé travail février 2015.)
Une étude de la DARES de décembre 2016 (chiffres de 2012) montre qu’au-delà d’éléments déjà connus, la fréquence de TMS est bien plus importante pour les ouvriers (ils sont 2/3 à être touchés contre 25 % pour les employés et 2 % pour les cadres et professions intermédiaires) et tout particulièrement pour les femmes ouvrières.
Les femmes sont près de 2 fois plus exposées au risque que les hommes. Selon la Dares cela s’explique pour les raisons suivantes : elles sont plus souvent soumises à un travail répétitif, à des postures contraignantes et davantage exposées à certain risques organisationnels.
Les TMS se déclarent plus souvent après l’âge de 40 ans et augmentent avec l’âge tout comme leur gravité.