Les T.M.S. peuvent se situer au niveau :
- des membres supérieurs (épaule, coude, poignet, main…) : tendinopathies de l’épaule, épicondylites du coude, syndrome du canal carpien (SCC)…
- des membres inférieurs (bassin, genou, cheville) : sciatiques, hygromas du genou, tendinites du tendon d’Achille…
- à hauteur de la colonne vertébrale : cervicalgies, dorsalgies, lombalgies…
On retrouve des TMS dans de très nombreux secteurs :
Poignets et épaules : dans les travaux publics avec les charges à porter, certains outils lourds ou/et transmettant des vibrations, des engins de chantier, dans l’agroalimentaire (abattoirs, découpage de poisson), l’électromécanique, la chimie, l’industrie manufacturière, la grande distribution (employé-e-s de caisse), la coiffure, la couture, la cuisine, les sociétés de nettoyage, la viticulture, l’archéologie, l’hospitalier, enseignement…
Cou, haut du dos, épaules, coudes : centre d’appels, travail sur écran voire multi-écrans. Notamment chez Orange en 2011, dans le cadre d’un protocole nommé SALTSA, 12 troubles spécifiques ont été retenus (cervicalgies avec irradiations, syndromes de la coiffe des rotateurs, épicondylite et épitrochléite…). Les travailleurs sur écrans et les télé-conseillers plus touchés aux cervicales, haut du dos et poignets alors que les techniciens plutôt aux épaules et coudes, tous les administratifs sont concernés.
Genou : BTP (carreleur, plombier, couvreur)
Rachis : BTP, mines et carrières, conduite d’engin, fret, abattoirs et entreprises d’équarrissage, caristes, agriculture, viticulture, travail sur écran, archéologie et aussi – les salarié-es de centres de gestion où l’organisation du travail les clouent à leur siège, secteur du transport et livraison.
La difficulté à faire admettre le lien avec le travail
L’imputation des TMS au travail ou à des facteurs personnels (il est souvent invoqué la pratique intensive du tennis ou du jardinage !) est l’objet de constantes controverses et de difficultés réelles pour les salarié-es pour faire reconnaitre l’origine professionnelle de leur pathologie.
Cette situation est d’autant plus grave que les situations laissent des traces physiques conséquentes qui peuvent aller jusqu’à l’inaptitude et donc l’exclusion de l’emploi.
Une estimation de la sous-déclaration des TMS
Le rapport sur la sous-déclaration des AT/MP de juillet 2014 estime que les évaluations de la sous déclaration des TMS sont en nette augmentation : le nombre de cas sous déclarés est estimé à 9900 pour le syndrome du canal carpien, 6531 pour les tendinites du coude, 2518 pour celles de la main et des doigts et 84 pour les tendinopathies de l’épaule. Le taux de sous déclaration des lombalgies est évalué entre 40 % à 65 %.
Ces sous déclarations ont des conséquences concrètes à plusieurs niveaux :
La non prise en compte de la responsabilité des employeurs empêche la mise en place de mesures de préventions et contribue du coup à une augmentation très importante du nombre de salariè-es concerné-es.
Les frais médicaux sont du coup prise en charge par le régime général de la sécurité sociale et les complémentaires en lieu et place de la branche spécifique AT/MP et, de fait, là aussi, les employeurs se trouvent exonérés de leur responsabilité financière.
Le nouveau système de l’inaptitude risque de servir aux employeurs pour se « débarrasser » de salarié-es ne pouvant plus travailler à cause des TMS.